Élisabeth Vigée Le Brun

Élisabeth Vigée Le Brun

Biographie - Elisabeth-Vigée Le Brun
Louise Élisabeth Vigée Le Brun, Autoportrait de 1790

Naissance et enfance

Élisabeth Louise Vigée naît le 16 avril 1755 à Paris. Elle est la fille de Louis Vigée, un portraitiste et pastelliste talentueux, et de Jeanne Maissin. Dès son enfance, Élisabeth manifeste un talent pour le dessin et la peinture. Son père, conscient de ses dons artistiques précoces, l’encourage et lui donne ses premières leçons.

Malheureusement, Louis Vigée meurt alors qu’elle n’a que douze ans, laissant la famille dans une situation financière délicate. Sa mère se remarie avec un joaillier, Jacques-François Le Sèvre, avec qui Élisabeth entretient une relation conflictuelle. Cette période difficile renforce son caractère indépendant et sa détermination à faire carrière dans l’art.

Formation artistique

Élisabeth est en grande partie autodidacte, mais elle profite des conseils de plusieurs artistes renommés, notamment Gabriel François Doyen et Joseph Vernet, qui influencent son style. Passionnée par le portrait, elle s’exerce sans relâche en dessinant ses proches et les personnalités de son entourage.

Elle est également fascinée par les maîtres anciens et fréquente des galeries et collections privées pour étudier leurs œuvres, notamment celles de Rubens, dont elle admire la maîtrise des couleurs et des textures.

Une carrière brillante et des succès remarquables

Début de carrière :

Élisabeth commence à peindre professionnellement à l’adolescence. Son talent attire rapidement l’attention, et elle devient une portraitiste recherchée par l’aristocratie parisienne. À seulement dix-neuf ans, elle est déjà célèbre pour sa capacité à capturer la grâce et la vivacité de ses modèles.

Mariage et indépendance

En 1776, elle épouse Jean-Baptiste-Pierre Le Brun, un marchand d’art influent, avec qui elle partage une passion pour l’art. Ce mariage lui permet d’élargir son cercle social et de rencontrer des collectionneurs et mécènes importants, bien qu’il soit souvent considéré comme un mariage de convenance.

Portrait de Marie-Antoinette à la rose, 1783 – Château de Versailles

Portraitiste de Marie-Antoinette

En 1778, Élisabeth est présentée à la cour et devient la portraitiste officielle de la reine Marie-Antoinette. Leur relation est marquée par une profonde amitié et une admiration mutuelle. Elle réalise une trentaine de portraits de la reine, dont le célèbre tableau Marie-Antoinette en robe de gaulle (1783), qui provoque une controverse à l’époque en raison de la simplicité de la tenue.

Son style raffiné, mêlant élégance et naturalité, lui vaut une reconnaissance internationale. En 1783, elle est admise à l’Académie royale de peinture et de sculpture, un honneur rare pour une femme à cette époque.

Événements marquants : 

La Révolution française et l’exil

La Révolution bouleverse la vie d’Élisabeth. Proche de la famille royale, elle est rapidement associée à l’Ancien Régime et perçue comme une figure suspecte par les révolutionnaires. En 1789, craignant pour sa vie, elle quitte la France avec sa fille Julie et entame un long exil qui durera près de douze ans.

L’exil à travers l’Europe

Pendant son exil, Élisabeth voyage à travers l’Europe, où elle continue à peindre des portraits pour les cours royales et l’aristocratie :

  • En Italie, elle rencontre succès et admiration, notamment à Rome, où elle est élue membre de l’Académie de Saint-Luc.
  • En Autriche, elle peint plusieurs membres de la famille impériale.
  • En Russie, elle devient une favorite de la cour de Catherine II et réalise des portraits de la noblesse russe, consolidant sa réputation internationale.
  • Elle séjourne également en Angleterre, où elle est accueillie par l’aristocratie britannique.

Tombe d’Élisabeth Vigée Le Brun, cimetière de Louveciennes.

Retour en France

En 1802, Élisabeth Vigée Le Brun revient en France sous le Consulat, bien qu’elle soit toujours associée à l’Ancien Régime. Malgré ce contexte politique difficile, elle parvient à réintégrer les cercles artistiques et à poursuivre sa carrière. Pendant le Premier Empire, elle peint moins en raison du déclin des commandes aristocratiques, mais elle reste active, participant à des expositions et écrivant ses mémoires, dans lesquelles elle relate sa carrière et ses voyages.

Mort

Élisabeth Vigée Le Brun meurt le 30 mars 1842 à l’âge de 86 ans, dans sa maison à Louveciennes, près de Paris. Jusqu’à la fin de sa vie, elle reste admirée pour son élégance, son indépendance et son talent.

Héritage

Élisabeth Vigée Le Brun est l’une des rares femmes artistes de son époque à avoir atteint une renommée internationale. Elle laisse derrière elle plus de 600 œuvres, dont de nombreux portraits qui immortalisent les visages de l’aristocratie européenne et témoignent d’un style alliant grâce, subtilité et innovation.Son talent et son rôle dans l’histoire de l’art en font une figure majeure, symbolisant à la fois l’éclat de l’Ancien Régime et la résilience artistique face aux bouleversements de son temps.

 

 

 

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