Césare Borgia

Naissance et jeunesse
Césare Borgia naît en septembre 1475 (ou 1476, selon les sources) à Rome. Il est le fils illégitime de Rodrigo Borgia, futur pape Alexandre VI, et de sa maîtresse, Vannozza Cattanei, une noble romaine. Les Borgia, une famille d’origine espagnole, sont déjà influents dans les cercles du pouvoir ecclésiastique et politique. Destiné à une carrière ecclésiastique dès son plus jeune âge, Césare est élevé dans le luxe, recevant une éducation soignée dans les arts, la diplomatie et la guerre. Il étudie à l’université de Pérouse, puis à celle de Pise, où il se forme en droit canon. En 1491, à seulement 16 ans, il est nommé évêque de Pampelune et, en 1493, il devient cardinal, un poste clé obtenu grâce à l’influence de son père, devenu pape Alexandre VI.
Son mariage et sa renonciation à la carrière ecclésiastique
Malgré son ascension dans l’Église, Césare ambitionne une carrière séculière. En 1498, après la mort de son frère aîné Juan (assassiné dans des circonstances mystérieuses), il abandonne ses fonctions ecclésiastiques pour se consacrer entièrement à la politique et à la guerre. Grâce à son père, il conclut un mariage stratégique avec Charlotte d’Albret, sœur du roi de Navarre, en 1499. Ce mariage renforce ses alliances avec les royaumes ibériques et lui donne une position politique solide en Europe. Charlotte et Césare auront une fille, Louise Borgia, mais leur union est davantage politique que romantique.
Son ascension
Sous l’égide d’Alexandre VI, Césare devient l’un des hommes les plus puissants d’Italie. Son père le nomme capitaine général des armées papales, et il s’emploie à conquérir les territoires de la Romagne et de la Marche dans le centre-nord de l’Italie, visant à établir un État unifié sous son contrôle. Avec le soutien du roi de France Louis XII, qui le nomme duc de Valentinois (d’où son surnom « Le Valentinois »), Césare lance des campagnes militaires brillantes entre 1499 et 1503. Grâce à son habileté militaire et à une politique de terreur, il s’empare de nombreuses cités italiennes, dont Imola, Forlì, Cesena et Rimini. Il élimine ses rivaux sans pitié, utilisant la ruse, le poison et les assassinats pour consolider son pouvoir. Son ambition est de créer un royaume indépendant dans le centre de l’Italie.

Sa chute
Le pouvoir de Césare est intimement lié à celui de son père. Lorsque le pape Alexandre VI meurt en août 1503, Césare perd son principal soutien. Son ennemi juré, Jules II, devient pape et s’emploie à détruire l’œuvre des Borgia. Affaibli par la perte de ses alliés et trahi par ses anciens partisans, Césare est arrêté en 1504 par le roi Ferdinand d’Aragon. Il est emprisonné en Espagne, à Medina del Campo, pendant deux ans. Toutefois, il parvient à s’évader en 1506 et se réfugie en Navarre, auprès de son beau-frère, le roi Jean III d’Albret.
Sa mort
Toujours animé par l’ambition, Césare rejoint les forces de Navarre dans une guerre contre les rebelles locaux. En mars 1507, lors d’un combat près de Viana, en Navarre, il tombe dans une embuscade tendue par les troupes ennemies. Isolé de ses hommes, il est tué à l’âge de trente-et-un ans. Son corps, percé de multiples coups, est retrouvé le lendemain
Césare Borgia est enterré dans l’église Sainte-Marie de Viana, bien que sa sépulture soit déplacée par la suite, car son statut d’homme déchu reste controversé.
Un héritage fascinant
Césare Borgia laisse une empreinte durable dans l’histoire. Malgré sa chute, son ambition et son génie stratégique font de lui un symbole de la Renaissance italienne. Machiavel, dans Le Prince, admire son habileté à utiliser le pouvoir et la violence pour atteindre ses objectifs, bien qu’il souligne que sa dépendance à son père a scellé son destin.
Lien utiles :
- La vie de Césare Borgia
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- Son père Alexandre VI