Gilbert du Motier de La Fayette
Enfance et formation militaire
Gilbert du Motier, né le 6 septembre 1757 au château de Chavaniac en Auvergne, grandit dans une famille noble. Orphelin de père dès l’âge de deux ans, il hérite d’une importante fortune qui façonnera son indépendance. Envoyé à l’âge de 12 ans à l’Académie royale militaire de Versailles, il y développe des compétences en stratégie militaire et une passion pour les idéaux chevaleresques.
Le souper avec Benjamin Franklin

En 1776, La Fayette, alors jeune officier, est captivé par l’idée de liberté véhiculée par les insurgés américains. Lors d’un souper avec Benjamin Franklin à Paris, il est convaincu de rejoindre leur cause. Franklin, impressionné par son enthousiasme, facilite son engagement auprès des Américains.
La bataille de Brandywine et son séjour chez Washington
Le 11 septembre 1777, La Fayette se distingue à la bataille de Brandywine, où il est blessé tout en montrant un courage exemplaire. Cette action lui vaut l’amitié et la confiance de George Washington, qui l’accueille comme un fils au sein de son cercle rapproché. Il passe plusieurs mois dans la résidence de Washington, consolidant leur lien.

La victoire finale et le retour en France
La Fayette participe activement aux campagnes militaires qui culminent avec la victoire de Yorktown en 1781. De retour en France en 1782, il milite pour les idées de liberté et se rapproche des Lumières. Il plaide aussi pour l’abolition de l’esclavage, développant des initiatives pour libérer les esclaves de ses plantations en Guyane.
La Révolution française et les journées des 5 et 6 octobre 1789
Durant la Révolution française, La Fayette joue un rôle central. Commandant de la Garde nationale, il protège Louis XVI et sa famille lors des journées des 5 et 6 octobre 1789, où il accompagne le roi de Versailles à Paris pour calmer la foule. Ce rôle ambigu, cherchant à préserver l’ordre tout en soutenant les idées révolutionnaires, lui vaut le surnom de capitaine Morphée, en référence à sa tentative de « dormir sur les deux rives » des factions opposées.
Les événements jusqu’à l’Empire
Opposé aux violences extrêmes de la Révolution, La Fayette se retire progressivement après la chute de la monarchie en 1792. Emprisonné en Autriche durant cinq ans après avoir tenté de fuir la France, il est finalement libéré grâce à l’intervention de Napoléon. Sous le Consulat et l’Empire, il se tient en retrait, critiquant l’autoritarisme de Napoléon tout en restant fidèle aux idéaux républicains.
Sous la monarchie de Juillet et jusqu’à sa mort
La Fayette revient sur le devant de la scène lors des Trois Glorieuses de 1830. Bien qu’il contribue à l’établissement de Louis-Philippe, il s’oppose rapidement à son régime, dénonçant les dérives autoritaires. Il passe ses dernières années à défendre les causes libérales et réformistes.

Engagement pour l’abolition de l’esclavage
Parallèlement à ses activités politiques, La Fayette milite pour l’abolition de l’esclavage. Propriétaire de plantations en Guyane, il entreprend d’y libérer progressivement les esclaves et de les intégrer comme travailleurs rémunérés, préfigurant des pratiques abolitionnistes modernes.
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, incarne la quête de liberté et de justice à travers deux continents. Décédé le 20 mai 1834 à Paris, il laisse un héritage durable, symbolisant l’alliance franco-américaine et les idéaux d’émancipation et de démocratie.
Liens utiles :
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